Alors que nous bouclions la newsletter contrelatraite.org de février 2020, la crise du Covid-19 est venue de façon implacable remettre en cause la forme de bien des actions des institutions et des associations pour lutter contre la traite des êtres humains.
L'institution de gestes barrières et la volonté de ne pas mettre en danger des bénévoles et salariés -en particulier ceux de plus de 70 ans ou en situation de vulnérabilité- a obligé chacune des associations à faire preuve de créativité et de réactivité afin de garder le contact avec les potentielles victimes et victimes déjà identifiées et pour continuer leur travail de veille pour répondre à de nouveaux besoins.
Les articles de cette lettre montrent combien chaque association reste investie, ayant fait preuve d'engagement, ayant trouvé de nouveaux moyens pour conserver le lien et répondre à des demandes urgentes sur le plan de l'alimentation ou de l'hygiène, la lutte contre la solitude et l'isolement...
Le Collectif "Ensemble contre la traite des êtres humains" a aussi contribué à un plaidoyer concernant l'accès à des moyens de paiement et à l'inclusion bancaire pour des personnes acompagnées par nos associations. En effet la crise du covid-19 et les nombreuses fermetures d'agences postales ou bancaires ont en effet révélé, en les intensifiant, les difficultés vécues par les personnes et familles les plus vulnérables pour accéder à leur argent, particulièrement au moment du versement des prestations sociales. La situation est d'autant plus préoccupante que les enfants qui avaient accès à la cantine se retrouvent à la maison, que l'école à la maison peut nécessiter du matériel complémentaire (encre, papier...), que les factures d'eau, électricité et gaz sont forcément augmentées alors que les personnes ou familles sont toute la journée confinées.
Nous demandons aux institutions de ne pas laisser de côté en terme de subventions, au moment des financements, les associations spécialisées dans la lutte contre la traite des êtres humains qui ne peuvent attendre pendant plusieurs mois les charges courantes continuant de tomber. Quelques exemples, dans les articles de cette lettre, montrent qu'elles ne manquent pas d'idées pour accompagner des personnes à risque ou victimes de traite en s'adaptant au contexte de la crise sanitaire et en abordant avec sérieux les questions de sécurité pour tous.
Contact : Geneviève Colas genevieve.colas@secours-catholique.org - 06 71 00 69 90