La lutte contre la traite des êtres humains se poursuit.
Alors que que la France se reconfine suite à la crise de la Covid19, le Collectif "Ensemble contre la traite des êtres humains" continue de repérer de nouvelles situations de traite, d'accompagner les victimes et réfléchit au "monde d'après".
En octobre, le Collectif "Ensemble contre la traite des êtres humains" a repris contact avec le Ministère de l'Intérieur concernant le plan qu'il prépare pour " renforcer la prise en compte des vulnérabilités des demandeurs d'asile et des réfugiés , tout au long de leur parcours" afin que la traite des êtres humains y soit bien présente dans toutes ses dimensions (exploitation sexuelle, travail forcé, contrainte à commettre des délits, mariage forcé ou servile, obligation à mendier...). Des changements de personnels au sein du Ministère pendant l'été semblent avoir retardé la sortie de ce plan. Les associations espèrent que l'échange reprendra prochainement entre ministère de l'intérieur, autres ministères concernés, mission contre la traite MIPROF, autres institutions et associations.
La réunion du Groupe de travail « Comment lutter contre la prostitution des mineurs en France ?» dans le cadre du Pacte pour l'Enfance "Lutter contre les violences faites aux enfants 2020-2022 de début novembre dont plusieurs associations du Collectif sont membres a été annulée par le ministère. Il devait aborder la première thématique retenue : Les constats et la prévention primaire avant l'adolescence, avant la situation de risque.
Une demande de rendez vous d'une délégation du Collectif "Ensemble contre la traite des êtres humains" a été adressée en direct à Adrien Taquet qui nous a indiqué y répondre favorablement. Un contact est donc repris avec sa conseillère Justice mais le contexte n'est pas idéal.
Concernant le Mécanisme national d'identification et d'orientation des victimes de traite des êtres humains, la MIPROF a organisé une deuxième réunion le 1er octobre 2020 avec les ministères concernées et les associations engagées précédemment sur ce sujet. La Commission Nationale Consultative des Droits de l'Homme (CNCDH) y a participé pour présenter son avis sur ce sujet. Il s'agit maintenant de définir le cadre dans lequel pourrait s’inscrire ce mécanisme tant au niveau national que local.
Le GRETA, Groupe de suivi de l’application de la Convention du Conseil de l’Europe contre la traite des êtres humains a envoyé son troisième questionnaire aux autorités françaises et a également demandé aux représentants de la société civile leur apport. Le gouvernement français a transmis au GRETA sa réponse. Le Collectif "Ensemble contre la traite des êtres humains" prépare une contribution à partir de ces réponses.
Le Collectif "Ensemble contre la traite des êtres humains" poursuit aussi le suivi de la mise en oeuvre des recommandations du Comité des droits de l'enfants de l'ONU en 2016 concernant la Convention Internationale des droits de l'Enfant. Il a transmis fin juin au Comité des droits de l'enfant de l'ONU son analyse qui est consultable sur le site du Collectif comme le sont les contributions d'autres associations ou institutions. L'idée, avec la CNCDH et le Défenseur des droits d'organiser une réunion avec les organisations /associations ayant rédigé un rapport de suivi tel que le nôtre afin de croiser les regards des uns et des autres est retenue afin de déterminer une stratégie sur les points prioritaires communs se dégageant de nos rapports.
Même si le contexte actuel nous amène à patienter un peu, le Collectif "Ensemble contre la traite des êtres humains" rappelle sa proposition, transmise à l'Elysée, pour que les films #INVISIBLES et #DEVENIR soient présentés aux membres du gouvernement concernés afin de donner des moyens au Plan national d'action contre la traite d'être mis en oeuvre. En effet, si l'on constate une avancée sur le fait que la traite des êtres humains soit reconnue comme une réelle question dans différents ministères, il apparaît souvent que dans les faits, la seule forme d'exploitation prise en compte est l'exploitation sexuelle alors qu'il y a d'autres formes : esclavage domestique, mendicité forcée, obligation à commettre des délits, travail forcé, mariages forcés, ... et que les hommes et les enfants victimes de traite ne sont souvent pas bien pris en compte dans les politiques actuelles. Emmanuel Macron, Président de la République, a remercié le Collectif de la remise des documents et films.
Contact : genevieve.colas@secours-catholique.org - 06 71 00 69 90
N'hésitez pas à nous transmettre vos réactions, propositions pour accompagner les victimes de traite des êtres humains, prévenir et lutter contre le phénomène.