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Un couple condamné pour traite des êtres humains

Un couple de Français accusé d’esclavage domestique a été reconnu jeudi coupable de "traite des êtres humains" et condamné à un an de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Lyon.

Le couple, qui avait employé, quasiment sans rémunération, pendant trente ans une jeune Sénégalaise, à la fois en Afrique, en Espagne et en France, devra en outre verser près de 42.000 euros à la plaignante au titre de rappels de salaires, de droits à la retraite et de dommages et intérêts.

"C’est la première fois que la qualification de traite des êtres humains est reconnue dans un procès sur l’esclavage domestique, mais la peine est toujours aussi dérisoire", a déclaré Agnès Noury, du comité contre l’esclavage moderne.

Le parquet avait demandé deux ans de prison avec sursis et deux ans de mise à l’épreuve.
Le comité avait accueilli la victime après sa fuite de chez ses employeurs dans l’agglomération lyonnaise et s’était constitué partie civile à ses côtés.

"Nous sommes satisfaits que ce coupe ait été reconnu coupable et que des dommages et intérêts aient été demandés. Mais nous attendons de voir si cet argent sera effectivement versé à la plaignante", a poursuivi Agnès Noury.

Fatou, qui ne possédait pas de papier ni de couverture sociale, ne touchait que 120 euros mensuels pour 16 heures de travail quotidien, sans vacances ni week-end. Elle était employée par ce couple pour faire le ménage, le repassage, le jardinage et s’occupait de la grand-mère de la famille.

Lors de l’audience, le 21 octobre dernier, Daniel et Jeanine Chaumier avaient considéré que la situation de Fatou avait été décrite "avec exagération".

Catherine Lagrange, édité par Yves Clarisse