Coordination : Geneviève Colas - genevieve.colas@secours-catholique.org - 06 71 00 69 90

Mise en lumière des personnes victimes d’esclavage domestique

4 anciennes victimes de traite à des fins d’exploitation domestique participent à une exposition sur les migrations asiatiques en France au Musée national de l'histoire de l'immigration. C’est pour elles l’occasion de témoigner de leurs vécus de migrantes et de victimes d’esclavage domestique.

Les 4 femmes qui se sont investies dans cette exposition sont toutes d’anciennes victimes d’esclavage domestique. En provenance des Philippines, elles ont été recrutées dans le cadre de leur parcours via des agences bien installées du golf qui les ont ensuite amenées en France pour les exploiter.

Elles ont alors vécu l’isolement et la négation de leurs droits et de leur statut de personne humaine.

Suite à leur accompagnement par le CCEM pour sortir de l’exploitation, se reconstruire et se réinsérer socialement, elles ont toutes aujourd’hui un titre de séjour et travaillent dans le nettoyage, dans l’hôtellerie ou au domicile de particuliers. Reparties dans une nouvelle vie, l'exploitation est maintenant derrière elles mais les traumatismes persistent. Elles témoignent à travers cette exposition de leur parcours migratoire et de leur période d’exploitation.

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Un témoignage vivant du vécu des victimes

A travers l’exposition d’objets réels représentatifs de leur période d’exploitation (uniforme de travailleuse domestique, les chaussures portées lors de la fuite…), elles proposent au public un témoignage vivant de leur vécu, permettant aux visiteurs de s’imprégner des conditions de vie et d’esclavage qu’elles ont traversées.

Cette prise de parole des victimes est aussi l’occasion de mettre en lumière les risques d’exploitation liés aux vulnérabilités des personnes migrantes et les difficultés de ces femmes à être intégrées dans leur pays d’accueil.

La participation de ces femmes à l’exposition propose aux visiteurs d’ouvrir les yeux sur un phénomène d’exploitation et sur l’existence des victimes d’esclavage domestique, invisibles au quotidien pour le grand public.

Une expérience libératrice pour les participantes

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En sélectionnant des objets  qui les ont marquées pendant ou après leur période d’exploitation, les femmes se sont reconnectées à cette partie de leur vécu. Conscientes du chemin parcouru jusqu’à aujourd’hui, elles ont eu l’occasion de porter un regard neuf et lucide sur celui-ci.

C’est une trace de leur histoire qu’elles n’effaceront jamais, qui les a construites et qu’elles ont traversée pour devenir désormais des femmes libres.

Les objets exposés sont ainsi très précieux pour elles, car ils représentent une partie d’elles-mêmes.

Un moyen d’action pour visibiliser les victimes et lutter contre la traite

Pour ces personnes, participer à cette exposition est aussi un moyen de témoigner de leur existence en tant que victime. C’est une démarche véritablement libératrice.

Cette prise de parole lors d’un tel événement fait de ces femmes des porteuses de voix Elles représentent ainsi toutes les victimes qui ne sont pas exposées aujourd’hui. Elles représentent ainsi toutes les personnes victimes qui ne sont pas exposées aujourd'hui, mais qui ont vécu ce moment fort en émotion qu'était le vernissage de l'exposition avec elles. En effet, 14 femmes avaient initialement proposé des objets aux organisateurs de l'exposition. En unissant leurs voix et en rendant visible leur expérience commune, elles agissent pour l'ensemble des personnes exploitées et participent à lutter contre la traite.

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L’exposition a lieu au Musée national de l'histoire de l'immigration à l’occasion de l’exposition « Immigrations est et sud-est asiatiques depuis 1860 » qui est ouverte au public du 10 octobre 2023 au 18 février 2024.

Le Comité Contre l’Esclavage Moderne- CCEM

Depuis 1994, le CCEM dénonce toutes les formes d’esclavage contemporain partout dans le monde.
Il assure un accompagnement social et juridique des victimes de travail esclave, et de traite des êtres humains à des fins d'exploitation par le travail.

Fort de cette expertise, le CCEM forme et sensibilise les professionnels et le grand public et participe aux instances nationales et européennes pour améliorer les pratiques et la mise en application des lois et des politiques contre la traite.

En 29 ans, le CCEM a accompagné plus de 1000 victimes au niveau national dans plus de 450 procès.
Le CCEM est membre du Collectif  "Ensemble contre la Traite des êtres humains".


Article rédigé en collaboration avec Zita Cabais, ancienne victime de traite accompagnée par le CCEM, aujourd’hui membre du conseil d’administration et bénévole de l’association ; ainsi que Roxane Ouadghiri Hassani