A l'occasion de la présidence française du Conseil de l'Union européenne
Voici les recommandations du Collectif "Ensemble contre la traite des êtres humains"
La traite des êtres humains est aujourd’hui un fléau qui se développe dans l’Union européenne comme à l’échelle mondiale.
Elle prend différentes formes : exploitation sexuelle, travail forcé, esclavage domestique, contrainte à commettre des délits, obligation à mendier, mariages forcés, trafic de tissus humains ou organes, …
La France devenue, en 2021, Pays pionnier dans le cadre de l’Alliance 8.7 (objectif de développement durable de l’ONU 8.7) s’est ainsi engagée à renforcer la lutte contre le travail des enfants, le travail forcé, la traite des êtres humains et l’esclavage contemporain. Cela nécessite d’agir en lien avec les autres pays concernés, les 25 pays de l’Alliance 8.7 et ceux qui sont à mobiliser pour les rejoindre.
Des politiques volontaristes et coordonnées, centrées sur les personnes victimes et survivantes de la traite des êtres humains sont à développer dans tous les Etats. Des moyens doivent accompagner les plans d’action contre ce fléau.
L’Union européenne a un rôle d’incitation important à jouer pour obtenir une politique européenne cohérente.
La Présidence française de l’Union européenne est une occasion, pour toutes les parties prenantes (associations, syndicats, entreprises, institutions françaises et internationales) et en particulier européennes de faire progresser la cause, en s’alliant aux personnes victimes et survivantes.
Une approche par les droits et centrée sur la victime et ses besoins, est à adopter à la place d’une approche “sécuritaire” pour redonner aux victimes leur dignité.
Les politiques publiques nationales et européennes doivent porter prioritairement sur :
- L’identification, la protection, l’accompagnement des personnes victimes de toutes les formes d’exploitation et de traite
- La définition dans l’UE de politiques migratoires réduisant exploitation et traite
- La promotion dans l’UE et au-delà de réglementations concernant internet pour ne laisser proliférer aucun commerce basé sur l’exploitation de la personne humaine
- Une attention particulière pour les mineur.es et pour les femmes, exploitées chez des particuliers ou utilisés par des réseaux criminels ou dans des plateformes de travail (que ce soit dans toute forme d’exploitation sexuelle dont la prostitution, dans le bâtiment, dans l’aide au pair, dans les livraisons, dans le ménage, pour mendier ou commettre des délits…)
- Des réglementations dans l’UE et avec les pays tiers permettant d’agir sur les causes et les clients qui bénéficient de l’exploitation.
Télécharger le plaidoyer en français
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Child exploitation, forced labour, trafficking in human beings, modern slavery : Zero tolerance !
Within the framework of the French Presidency of the Council of the European Union (1st semester 2022)
Recommendations of the Collective "Ensemble contre la traite des êtres humains" (Together against trafficking in human beings)
Today, trafficking in human beings is a growing scourge in both the European Union and around the world. It takes a variety of forms, including sexual exploitation, forced labour, domestic slavery, coercion to commit crimes, forced begging, forced marriage, trafficking in human tissues or organs, etc.
Since becoming one of the Pathfinder Countries in Alliance 8.7 (named after the UN Sustainable Development Goal 8.7) in 2021, France has been committed to stepping up efforts to combat child labour, forced labour, human trafficking and modern slavery. This means taking coordinated action with the other countries concerned, the 25 Alliance 8.7 countries and those that need to be encouraged to join them.
Strong, coordinated policies, focused on the victims and survivors of trafficking in human beings, need to be developed in all Member States. Resources must be allocated to the action plans introduced to overcome this scourge.
The European Union has an important role to play in accelerating action to obtain a consistent European policy.
The French Presidency of the European Union is an opportunity, for all of the stakeholders (Charities, trade unions, companies, French and international institutions) and in particular European stakeholders to drive progress on the cause by partnering with the victims and survivors.
A rights-based approach centred on the victim and his/her needs is to be preferred to a “security”-minded approach, to restore victims’ dignity.
National and European public policies should focus mainly on the following actions:
- Identify, protect and support the victims of all forms of exploitation and trafficking
- Draw up EU migration policies that reduce exploitation and trafficking
- Advocate regulations concerning the internet, both in the EU and on a wider scale, to prevent the proliferation of any trade based on the exploitation of human beings
- Pay particular attention to minors and children who are exploited in private homes or used by criminal networks or in labour platforms (whether in any form of sexual exploitation for prostitution, in the construction industry, in au pair work, in delivery services, in cleaning services, to beg or to commit crimes, etc.)
- Introduce regulations in the EU and with third countries that make it possible to act on the causes of exploitation and the clients who benefit from it.