Face aux développement de l’exploitation sexuelle des mineurs en France, Ecpat lance la campagne de sensibilisation « #adospasàvendre ». Réalisée par des jeunes, pour des jeunes, elle tente d’éveiller les consciences sur le sujet et de donner aux mineurs les moyens de se préserver face aux situations à risque ou d’exploitation.
La campagne de sensibilisation sur l’exploitation sexuelle des mineurs « #adospasàvendre » se développe sur les réseaux sociaux. En effet, ceux-ci sont aujourd’hui très utilisés par les exploiteurs pour recruter des victimes ou accroitre leur emprise sur elles. D’où l’intérêt de faire de la prévention sur ces plateformes très fréquentées par les jeunes.
La campagne s’adresse essentiellement aux enfants de 13 à 17 ans de toute la France et s’étalera sur 6 mois.
Elle a pour buts :
- D’éveiller les consciences du jeune public sur l’exploitation sexuelle des mineurs.
En effet, le sujet semble lointain pour la majorité d’entre-eux. Ils ne se sentent en général pas concernés par la thématique. - De proposer aux enfants des réflexes auto-protecteurs en cas de situation d’exploitation ou à risque d’exploitation.
Une campagne menée par de jeunes ambassadrices
Pour toucher les adolescents, la campagne est effectué avec la participation de jeunes ambassadrices du même âge que la cible. Elles se sont engagées volontairement aux côtés d’Ecpat suite à un appel de l’association sur Instagram.
Les jeunes ambassadrices sont dans un premier temps formées sur le sujet de l’exploitation sexuelle des enfants, puis sur l’utilisation des réseaux sociaux, dans le cadre d’une campagne de sensibilisation. Ensuite, des ateliers réunissent régulièrement les participantes avec des intervenants d’Ecpat afin d’organiser la campagne et de créer les outils qui l’alimenteront.
Paroles de jeunes ambassadrices
L’exploitation sexuelle des enfants est un sujet important à mes yeux. J’avais donc eu envie de participer à une action de sensibilisation auprès des jeunes de mon âge sur un thème sur lequel je considère que nous ne sommes pas assez informé, alors qu’il peut toucher tout le monde.
Dans notre société, personne ne parle de l’exploitation des mineurs. Il y a un manque à ce niveau. C’est pourquoi je trouve important de libérer la parole à ce sujet.
Nous souhaitons que le jeune public prenne conscience que nous sommes tous concernés par le sujet, que nous pouvons tous être victimes un jour ou l’autre d’exploitation sexuelle. Il n’y a pas de profil type de victime ou d’exploiteur. Nous l’avons découvert lors des ateliers d’information qui ont eu lieu avant de se lancer dans la création de la campagne.
Nous voulons dire aux enfants qui ont été exploités qu’il ne faut pas culpabiliser, qu’ils sont des victimes avant tout. Ils ne sont pas responsables de leur exploitation. Ils faut les encourager à parler afin d’être aidés.
Il faut libérer la parole des victimes. C’est ainsi que nous rendrons ce phénomène visible et que nous pourrons lutter contre.
Nous souhaitons également que les jeunes comprennent qu’il faut être vigilant sur les réseaux sociaux. Nous pouvons tous être des cibles d’exploiteurs malveillants. Nous devons être prudents dans notre utilisation des réseaux.
Cette campagne est faite pour des ados, par des ados. Nous nous incluons dans le public à risque pour nous adresser de la meilleure façon possible aux jeunes de notre âge. Nous partons du principe que ce qui nous touche les touchera certainement.
Nous sommes des élèves, mais nous avons été informés et sensibilisés au sujet. Nous voulons maintenant rediffuser ces informations et répondre aux questions des jeunes de notre âge pour que tout le monde soit informé comme nous.
ECPAT FRANCE
Membre du réseau international ECPAT (End Child prostitution, Child Pornography & trafficking of children for sexual purposes), ECPAT France (EF) est une association française créée en 1997 ;
elle a pour mission de prévenir et de lutter contre toutes les formes de violence et d’exploitation sexuelle des enfants, y compris la traite, en ligne et hors ligne.
Ecpat France développe des projets en France et à l’international pour prévenir, protéger et réparer les droits des mineurs et les jeunes victimes. Elle porte une attention particulière à la participation et à la prise en compte des vues des enfants dans le développement et la conduite de ses projets.
Article écrit en collaboration avec Katy Diouf, Chargée de projet du pôle France-Europe à Ecpat France